j’ai les pieds mouillés
comme j’ai appris à accepter que des pieds le soient
en remontant avec vous le cours de la rivière
je marche seule vers le sommet
dans le soleil levant
le cœur écartelé
de vos absences
vous
trop nombrables vous
avec qui partager
la rage et le sacré
j’avance
la brume en contrebas
un recueil de poésie dans la poche
je hurle
et il y a l’espace, un instant,
pour faire exister l’injustice
à contretemps j’écris
mes yeux ont tout vu
même les infimes toiles de rosée à la racine des herbes des champs
mes yeux ont tout vu
il y a tant de fleurs des champs
mais pas un seul maudit chardon