Un an, quatre mois, j’ai fait le tour
De c’qu’était avoir un chez moi,
Des quatre saisons, sans détours ;
Le printemps, je l’ai eu deux fois.
Maintenant que l’été commence,
Avant qu’il ne m’ait emportée
vers le Sud continuer ma danse,
Je voudrais vous remercier.
Merci à mes ami·e·s de Terre
de m’avoir offert un asile,
Grâce à vous j’ai gagné ma guerre
et donné naissance à une île.
J’avoue, je ne suis pas peu fière
de cette terre dev’nue fertile,
de nos périples bibliophiles,
de nos fêtes et de nos idylles.
Perroquet révolutionnaire
et intello au coeur fragile,
merci à mes colocataires
qui m’ont apporté avec style
eau, feu, terre, air, le parfait deal.
En mars, arrivée tourmentée,
dans le feu noir de la colère
je menaçais de me noyer.
Léa, avec ta joie tranquille,
j’ai trouvé une stabilité,
et au son de Cindy Lauper,
ma thérapie a commencé
avec des post-its de couleur
que je ne cesse de retrouver.
Comme les salades d’avril,
Ta terre et ton eau m’ont nourries.
En temps d’élections difficiles,
entre anarchistes, on s’est blotties,
avec nos chant en lieu de cris.
Here’s to you, Lionne, toi qui n’es pas
Une sorcière comme les autres.
La brusque annonce de ton exil,
déchirement imprévisible
rompit un instant l’équilibre.
Je trouvais à me raccrocher
au feu d’artifice qui passait.
Attirée par les lumières
de ce garçon fort volubile
j’en fis vite mon colocataire
et lui fit de moi son goupil.
Voilà que sans en avoir l’air,
partis de marque volatiles,
nous allons inscrire notre chair
avec de l’encre indélébile.
Cette histoire et cette décision,
Je les dois et à Romainville,
et à l’habileté de Lille,
un beau week-end d’auto-gestion.
Merci enfin, Luc, le gardien
Pour ton indéfectibl’ soutien,
Ta sagesse du quotidien :
« On peut commencer à changer
sans forcément tout chambouler ».
Tu sais, tu as accompagné
Ma révolution en douceur,
Tu portes encore au cou ma fleur
Que demain je vais décrocher.
C’est Juliette qui aura l’honneur
De faire la fête à tes côtés
Pour que jamais l’esprit ne meure
De cette période enchantée.