sans titre

Laisse-moi te donner
De mon feu follet
Fol et vagabond
Comme mes baisers
Qui dans ton cou font des bonds
Laisse-moi te donner du feu
Du feu qui enfle et qui palpite
Du feu qui accélère le rythme
D’un pauvre coeur ou d’une bite
Qui ne sait plus bien où elle est
Laisse-moi te donner du feu
Celui qui croit tard dans la nuit
Jusqu’à ce que l’aurore l’ait réduit
En cendres,
Jusqu’à la prochaine nuit
Laisse-moi te donner du feu
Celui de la braise de mes yeux
Celui pour qui tu soupires d’aise
Viens voir mon côté audacieux
Laisse-moi te donner du feu,
Celui qui nous monte à la tête
Plonge dans une confusion muette
Et laisse de côté l’intellect
Pour éclairer nos corps radieux
Laisse-moi te donner du feu
De mon feu qui mène à la transe,
Mon feu pour attiser le tien
Du feu du feu qui crée le lien
dans une danse orangée
incantation silencieuse
sur mon corps brûlant dessinée
Laisse-moi te donner du feu
Mon feu comme un secret honteux
Mon feu souvent gardé en cage
Laisse-toi voir mon côté sauvage
Que tu n’as aperçu qu’un peu
Mais dont tu soupçonnes davantage
Quand c’est te mordre que je veux
Quand c’est me battre mon enjeu
Savoir qui aura l’avantage
Laisse-moi te donner du feu
Du feu qui réchauffe ou qui brûle
Du feu pour sécher ton chagrin
Rayon d’soleil ou canicule
Un feu qui jamais ne s’éteint.

L’intensité de mes flammes n’est pas une promesse
Si, quand je donne du feu, je suis toujours sincère,
Prend garde, au sabbat des sorcières,
À ne pas te brûler les fesses

sans titre

Mon feu s’allume avec le jeu
avec la malice dans nos yeux
quand tu feins d’hésiter vouloir
mais que ton air jubilatoire
trahit ton désir silencieux
quand nos corps brûlent de recevoir
autant qu’ils brûlent de donner
quand je veux mordre et embrasser
quand tu veux tordre et cajoler
Mon feu s’embrase avec l’enjeu,
la lutte : qui sera victorieux ?
Mais nos désirs équilibristes
souhaitent qu’aucun ne l’emporte
afin de ne jamais prendre le risque
que le feu devienne lettre morte
Viens, brouillons nos identités
comme brouillon d’un nouveau monde
qu’il nous appartient d’inventer
et nos amours vagabondes
ne trouveront pas à se lasser.
Nous ne perdrons jamais le feu
s’il est facile à raviver
En se perdant se déployer
en se cachant se retrouver
je te donnerai de nouveaux noms
de nouvelles manières d’exister
le possible à portée de main
prend donc la mienne et allons jouer
choisis ton costume de demain
ce dont tu as toujours rêvé
ou auquel tu viens de songer
et je saurais improviser
l’impossible je le défie
et mon feu sera infini
(comme semble toujours l’être la nuit
quand il est tout juste Minuit).

sans titre

Je me sens air-feu aujourd’hui
Je crois que ton feu m’a nourrie
Le souffle brûlant dont tu joues
ravive le brasier qu’est mon cou
pimenté de tes belles morsures
Comme elles me donnent fière allure !
Ta voix feutrée dans mon oreille
Ah, que je feule sans pareil
quand de mon subspace je m’éveille
je rêvais d’un collier de feu
Qu’on ne m’aurait donné bien sûr
Qu’après une lancinante torture
qui aurait duré très longtemps
Faite de fessées de griffures
et autres dangereuses fioritures
Qui me rappelleront mon tourment
Quand, loin, ton feu est mon absent