parfois le futur dévore le présent
images de dévastation qui nous étouffent comme si l’air était déjà devenu tout à fait irrespirable
en guise de contre-sort
j’en appelle aux devenirs-magicien·nes
aux imaginaires de punks solaires
pour que le futur devienne notre vaisseau pirate à bord duquel naviguer
jusqu’à ce qu’on parvienne à l’atteindre
pas besoin de carte du ciel
– c’est ingénu
il suffira d’aller vers ce qui nous transperce le cœur
la douleur de l’espoir et du désir
qu’est-ce qui te donne envie de vivre ? ou qu’est-ce qui pourrait ?
tout est possible
sauf de réanimer les mortes, de toutes espèces
tout est possible
il suffit de cultiver des visions grandioses ou minuscules
d’un autre monde
et de s’acharner à ouvrir des portes vers l’espace et le temps
pour qu’ailleurs devienne maintenant
des portes façonnées avec soin, amour, désir
et acharnement
ce qui compte c’est qu’on trouve des moyens de se sentir vivantes jusqu’à la fin
j’imagine une culture où on danse et où on chante dans la rue
quand on en a l’envie
ça peut paraître risible
et la pollution, et les moyens de production, n’y a-t-il pas, enfin, des choses plus sérieuses auxquelles rêver,
en premier ?
alors je demande :
comment une culture qui nous permettrait d’être pleinement vivantes
traiterait un monde vivant ?