Poésie de carnet : automne 2016 – été 2017

travailler la posture d’aveugle
positionner les essentiels
couleur d’orange
une petite mort
dans l’espace, personne ne vous entend danser
gradation vers
émotions positives
Transhumance
le nous plutôt que le vous
délitement
maintenant ça va mieux
contact
remonter
J’essaie de vivre au jour le jour
Je veux un chez moi, mais ce n’est pas une urgence.
Autonomie.
je dois pouvoir me faire confiance !
2 possibilités
ce que le manque de structure provoque cognitivement
premier dialogue intérieur
être au clair avec son engagement
rituels avec
chaudron magique
distinguer obstacles et murs
safe space à explorer
au Ruisseau chaud
un espace vraiment collectif
je n’ai pas tout à fait renoncé à cette prétention
Clôturer l’enfance.
Projet intimiste et satirique.
il était une fois la vie, mais toi
cabane mentale
résilience
résilience
Danse des articulations
ceci est ma place
celle qui était déjà sur la planète et qui accueillait
s’injecter couleur
Tension exprimée comme une énergie
Vous, vous, votre regard ! Je ne savais plus quoi dire.
falsifier
Apprendre à changer d’état interne
trous émotionnels
bénéfices secondaires de la perte
chahut
les Aliennes
double peine
on relie tout
équivalences
instantané
Inventer des potins imaginaires
ces meufs qui quittent leurs mecs pendant les vacances
Pousses
Hors du feu
Entre-deux guerres
Un type avec un fort accent russe essaie de m’offrir du champagne
électron libre
la nécessité du mouvement
proximité-distance
Flip, flap, flop. Flip on est neutre.
inspiré
Hypothèses
on roule ensemble sur les tapis
projection des émotions et désirs
se faire balader
donne – Non.
je descends tête la première mais je n’ai pas peur.
c’est bien toi
le pouvoir de transformation
ANCRAGE
[ ]
la route de l’affirmation.
seule en scène, La vagabonde
les pièces du puzzle assemblées
le seul mec vient se mettre au milieu
take action
till death do us apart
deal
Retrospect
End of the line
BROADEN THE PATH
metaphors
who ‘d
faire consensus
à un tel degré
celle avec le plus d’expérience
take a break!
on va parfois devoir interrompre
the aging
The opposite of design is tradition.
à court terme
We need to stop playing that game.
le + vite possible
trop hautes exigences pour le groupe
– état des lieux
mauvaise estime
On attend
Tête à tête.
Gestion de la colère
Jeux de visage.
faire l’enfant triste.
méditation orgasmique
aiguiser mon envie d’être
[ ]
pas la place d’être plus bougée
ignorant l’alternance jour-nuit
Comme un être polymorphe, un poignard planté au niveau du plexus, un soleil plein et rouge, un œsophage empoisonné, une onde vibratoire aux limites floues
Traversées
Quelles différences entre l’eau et les balles ?
j’ai pris soin
Reconstituer
Choc & soulagement
des poissons se disputent en elle
solitude de l’air
j’ai un petit endroit mort
c’est mon tour
Je me demande pourquoi j’ai appris il y a si longtemps à être directe dans mon regard.
Continuité
la tension dans mon ventre
elle sait se protéger
je ne peux pas la mettre en danger
Changez de scénar
Les gens vont s’ennuyer
Demander la prochaine fois
J’ai envie
avec les mains
des miniatures
s’imaginer se remplir d’un liquide doré
Force à trouver là.
brode autour
un collier d’esclave
it’s like knowing the solution and deliberately ignoring it
trust yourself
Mon passé, yeux fermés, dans la lumière, à terre, immobile, répétait doucement “numb”.
encore et encore, jusqu’à être tout à fait synchros, jusqu’à l’épuisement, la transe…
laisser partir
je sais quand c’est le moment d’ouvrir les yeux et je le fais
Prépare toi
Plaisir du nouveau tapis
il n’y aura pas de reconnaissance du mal
rien, aujourd’hui, rien
Je ne fais rien,
Le cœur est toujours sur le sol.
Peur que ce soit ma faute
semi-paralysie
Je n’articule pas assez
j’arrive à donner des coups
JE suis partie
commencer quand on veut
marge de manœuvre
voir à travers quoi
Début début octobre
inquiétude de retomber
La simple légèreté ne m’est pas évidente
en buvant du thé vert.
les moments où je baille lui font plaisir.
[ ]
– Doux et lumineux comme un Myazaki –

Quatrains pour Saturne

Tu m’as mise face à moi-même,
Rien n’aurait pu plus me changer,
Les mots, les concepts que tu sèmes
M’aident à regarder sans danger.

Si je renais avec l’hiver,
C’est que j’y gagne l’obscurité,
L’ambivalence n’est pas amère
Quand on y trouve sa liberté.

De l’autre côté du miroir
Survivait la part rejetée,
J’t’ai vu traverser sans y croire
Mais elle aussi, tu l’as aimée.

Depuis j’apprends à être fière
De moi, de toi, de notre lien.
L’ombre acceptée devient lumière,
Je ne me sens plus seule ni alien.

Les enfants de septembre

nous sommes les enfants de septembre
qui contestent la fin de l’été
continuons à nous amuser
nous n’avons pas de comptes à rendre
l’automne n’a rien à nous apprendre
il n’y aura pas de rentrée
refusons d’en être l’antichambre
pour nous ni cartables ni dictées
au bureau pas pieds et poings liés
le monde est notre cour de récré
personne pour interdire l’accès
comptons nos membres :
tou·te·s ont la clef !
une clef qui est dans la tête
et ouvre sur tous les jours de fête
où il nous plaira d’aller jouer
Dans une cabane de couette
à nous les batailles d’oreiller
en riposte même novembre
ne saurait sonner la défaite
car nous portons en nous l’été

Désolée de m’être comportée comme une folle quand tu me traitais comme de la merde

Inspiré du titre d’un article en anglais dont mon titre est la traduction littérale.

Désolée, j’ai mis longtemps à apprendre à bien me comporter
Pour faire des excuses correctes et dans les temps, personne
alors que pour la ramener, j’en ai honte, j’étais une vraie championne
Heureusement, je vais pouvoir me racheter, maintenant que je suis bien dressée

Désolée d’avoir insisté quand tu m’as dit que tu ne voulais pas que j’aille à cette soirée
à celle-là non plus, et que mon intérêt pour celle-ci était suspect
il y en avait d’autres c’est vrai, et puis c’est gentil, tu t’inquiétais avant tout pour ma sécurité.
Pardon de ne pas avoir voulu t’accompagner regarder le foot chez tes amis
Quelle bêtise d’avoir oublié que je devais faire passer mes intérêts après tes envies !
Non, je fais preuve de mauvaise foi, c’est du ciment du couple dont il s’agit
– le nécessaire compromis,
j’avais pourtant naïvement cru que c’était moi, qui m’étais adaptée à ta vie.

Quelle erreur ce jour-là !
de ne pas t’avoir immédiatement parlé de ce problème que tu aurais bien mieux géré que moi
comme tout le reste d’ailleurs
– nulle part à la hauteur
Pardon pour ma communication maladroite
je suis désolée de m’être laissée paralysée au fil du temps par la peur que j’avais de toi,
c’était pas sympa
Je suis vraiment désolée pour toutes ces fois où je t’ai agressé de mes larmes
qui te laissaient penser que t’étais un monstre, alors que t’as fait tant d’efforts avec moi,
j’ai manqué de gratitude je crois.
Pardon d’avoir parfois monté le ton quand j’étais en colère
et d’avoir posé des questions quand je n’étais pas d’accord avec ta façon de faire
j’aurais pas dû te forcer à te justifier, et simplement me taire,
c’était révoltant ce manque de confiance
alors que par rapport à moi, tu avais tellement d’eXpérience !

Je me sens bête de pas avoir compris à quel point t’avais raison
dans un couple les disputes c’est banal, c’est la passion
Je me souviens de cette fois où j’ai cherché du soutien en parlant de ta dépression
heureusement que tu as su me faire entendre raison : y a que le silence comme option
J’avais risqué l’impardonnable : te donner en pâtures aux commérages, abimer ta réputation
comme cette fois où j’avais osé vouloir parler en non-mixité de mes difficultés à orgasmer,
un manque de considération pour toi qui fait halluciner.
Pareil, je me dégoute quand je repense que je suis allée discuter avec mes copines en soirée
alors que c’était un énorme manque de respect, ça t’excluait :
j’aurais du rester sagement à tes côtés, t’écouter parler et animer, t’étais si doué.

Pardon de t’avoir imposé tous ces moments où j’allais mal sans trop savoir pourquoi
Heureusement que t’avais la solution, je manquais de sexe, voilà !
Pardon d’avoir balbutié que ce film m’avait donné envie de mourir
C’était violent pour toi et surtout, on ne dit pas ça pour rire,
pardon, c’était pas de ton ressort, tu pouvais plus prendre soin de moi
je comprends que plus tard t’aies eu besoin de me dire
que tu ne pensais pas qu’il était possible que j’aille mieux sans toi
mais tu me le souhaitais quand même, parce que t’es un gentil, un vrai roi.

sans titre

Vaines tentatives mentales pour démêler.
je m’accroche désespérément à ce concept de vérité
celle que tu ne m’aurais pas donné.
Puis, quand tu es en face de moi :
est-ce que toi, c’est seulement ça ? Je vois crûment
ce qui m’attire toujours : le corps
-et encore…
mon regard durci,
tes défauts me sautent au visage comme pour sonner la fin de l’illusion
épaule tombante
aurais-tu pris
un peu de poids ?
Juge froide,
je te regarde faire le show
je connais trop tes ficelles pour que le charme opère
je souhaiterais presque que tu te prennes les pieds dedans
pour qu’elles deviennent visibles.
Je détourne les yeux face à tes blagues navrantes
place au mépris
si je ne t’admire plus, c’est bel et bien fini ?
Pourtant reste comme une habitude
d’appartenance
de surveillance
ce désir déplacé de savoir
c’que t’as fait hier soir
où, comment et avec qui
entendre parler de ce stage de fresques de ces vacances de ce Noël où
j’aurais dû, pu
être là
l’étrange amertume d’avoir perdu une place que je ne voulais plus
nous sommes encore dans le temps où nous nous étions projetés ensemble
un peu de patience
j’arriverai bientôt au temps vierge de toi

On a toute la vie pour danser

Laisse-moi être ton miroir
Laisse-toi croire à
la vérité de ton reflet dans mes yeux
à la cohérence de ton visage

je ne peux pas promettre que je saurais te faire rire
mais je peux être amusante paraît-il
quand je suis pleinement apprivoisée
quand le vernis de sérieux se craquelle à la chaleur de l’intimité

je ne veux pas promettre, d’ailleurs
simplement proposer
a way out
hors-cadre, loin de la futilité
we ‘d dance away the fear
on trébuchera, on explorera ensemble
au son des musiques qui exaltent la vie
au gré des voyages du corps ou de l’esprit
et de nos quotidiens bancals
comme des amies
comme des amoureuses
comme des compagnes
ou comme des enfants
sans s’encombrer de définitions

sans titre

contaminée par le rêve américain
l’idée qu’il faut réussir sa vie
on a beau refuser, elle est là, sournoise
un flic dans la tête comme un autre
banal à en crever

croire qu’on pourrait être heureux autrement
oublier la petite voix
l’enterrer, encore chaude…
elle ressurgira toujours au bon moment
ou plutôt, au mauvais
croche-patte mental mesquin
et personne pour te rattraper

sans titre

Détruire, dit-il
l’égoïsme
ce Soi, là, en face
qu’on arrive pas à achever
mais qui s’émiette tout seul

tu te cherches, tu voudrais saisir
autre chose
que
ces fugaces
impressions récentes de toi-même

Où suis-je ?!, tu cries
au milieu des images déformées

tu es ton propre kaléidoscope

tu le savais

tu es parti quand même

chercher
chercher ailleurs
chercher tout droit

tu es revenu sur tes propres pas
sur
la TRACE
qu’efface
la fumée de l’avion

revenu
sur
le temps de ton corps
un an de voyage rattrapé en 24h
équivalence
nonsense

retour de l’enfant prodigue
reste la douloureuse question

que faire de l’après

Sans titre

Je voudrais inventer un nouveau langage pour chaque nouvel amour
Tout nouvel amour mériterait un vrai commencement
Pas une continuation

Il faudrait oublier oublier
Essayer d’apprendre à
aimer différemment

Effacer les schémas
Tout ce qu’on croyait savoir sur l’amour

Que faire si
« On n’aime bien qu’une fois : c’est la première
les amours qui suivent sont moins involontaires »
Est-ce qu’on aime mal quand on aime pareil ? Est-ce que ce qui a déjà été est pour autant moins vrai ?
La reproduction comme mensonge, figure de la pire des trahisons – obsession de l’originalité, vaine quête.

Croire que nos amours auraient pu être pures alors qu’on nous a tant parlé de l’amour
depuis toujours

on ne peut éviter l’amour plagiat

J’essaie surtout de ne pas trop y penser