Aux premières lueurs
Du premier jour,
Voile des illusions déchiré.
Je me sens nue.
Je pleure comme une nouvelle-née de la douleur du recommencement
Vos silhouettes sombres se découpent sur le ciel rosé
Comme le bois de nos futures maisons.
Ma tribu.
On apprivoisera le soleil et cette liberté qui m’effraie
encore un peu.
Catégorie : Vrac de rimes et de prose
sans titre
Vaines tentatives mentales pour démêler.
je m’accroche désespérément à ce concept de vérité
celle que tu ne m’aurais pas donné.
Puis, quand tu es en face de moi :
est-ce que toi, c’est seulement ça ? Je vois crûment
ce qui m’attire toujours : le corps
-et encore…
mon regard durci,
tes défauts me sautent au visage comme pour sonner la fin de l’illusion
épaule tombante
aurais-tu pris
un peu de poids ?
Juge froide,
je te regarde faire le show
je connais trop tes ficelles pour que le charme opère
je souhaiterais presque que tu te prennes les pieds dedans
pour qu’elles deviennent visibles.
Je détourne les yeux face à tes blagues navrantes
place au mépris
si je ne t’admire plus, c’est bel et bien fini ?
Pourtant reste comme une habitude
d’appartenance
de surveillance
ce désir déplacé de savoir
c’que t’as fait hier soir
où, comment et avec qui
entendre parler de ce stage de fresques de ces vacances de ce Noël où
j’aurais dû, pu
être là
l’étrange amertume d’avoir perdu une place que je ne voulais plus
nous sommes encore dans le temps où nous nous étions projetés ensemble
un peu de patience
j’arriverai bientôt au temps vierge de toi
On a toute la vie pour danser
Laisse-moi être ton miroir
Laisse-toi croire à
la vérité de ton reflet dans mes yeux
à la cohérence de ton visage
je ne peux pas promettre que je saurais te faire rire
mais je peux être amusante paraît-il
quand je suis pleinement apprivoisée
quand le vernis de sérieux se craquelle à la chaleur de l’intimité
je ne veux pas promettre, d’ailleurs
simplement proposer
a way out
hors-cadre, loin de la futilité
we ‘d dance away the fear
on trébuchera, on explorera ensemble
au son des musiques qui exaltent la vie
au gré des voyages du corps ou de l’esprit
et de nos quotidiens bancals
comme des amies
comme des amoureuses
comme des compagnes
ou comme des enfants
sans s’encombrer de définitions
sans titre
contaminée par le rêve américain
l’idée qu’il faut réussir sa vie
on a beau refuser, elle est là, sournoise
un flic dans la tête comme un autre
banal à en crever
croire qu’on pourrait être heureux autrement
oublier la petite voix
l’enterrer, encore chaude…
elle ressurgira toujours au bon moment
ou plutôt, au mauvais
croche-patte mental mesquin
et personne pour te rattraper
sans titre
Détruire, dit-il
l’égoïsme
ce Soi, là, en face
qu’on arrive pas à achever
mais qui s’émiette tout seul
tu te cherches, tu voudrais saisir
autre chose
que
ces fugaces
impressions récentes de toi-même
Où suis-je ?!, tu cries
au milieu des images déformées
tu es ton propre kaléidoscope
tu le savais
tu es parti quand même
chercher
chercher ailleurs
chercher tout droit
tu es revenu sur tes propres pas
sur
la TRACE
qu’efface
la fumée de l’avion
revenu
sur
le temps de ton corps
un an de voyage rattrapé en 24h
équivalence
nonsense
retour de l’enfant prodigue
reste la douloureuse question
que faire de l’après
Sans titre
Je voudrais inventer un nouveau langage pour chaque nouvel amour
Tout nouvel amour mériterait un vrai commencement
Pas une continuation
Il faudrait oublier oublier
Essayer d’apprendre à
aimer différemment
Effacer les schémas
Tout ce qu’on croyait savoir sur l’amour
Que faire si
« On n’aime bien qu’une fois : c’est la première
les amours qui suivent sont moins involontaires »
Est-ce qu’on aime mal quand on aime pareil ? Est-ce que ce qui a déjà été est pour autant moins vrai ?
La reproduction comme mensonge, figure de la pire des trahisons – obsession de l’originalité, vaine quête.
Croire que nos amours auraient pu être pures alors qu’on nous a tant parlé de l’amour
depuis toujours
on ne peut éviter l’amour plagiat
J’essaie surtout de ne pas trop y penser
Untitled
I’m so high I can’t tell
I wish sometimes
One could follow me.
But can you even try ?
I live for :
Slopes and Heights
Mountains and Valleys
Dives and Flights
No flat country
Will satisfy
My appetite
Crying and laughing
Are the very same thing
Except reversed
Do not be afraid of what would be too sad
Comment pourrais-je
Comment pourrais-je ne pas t’aimer
Toi qui m’a lu tous ces poèmes
Toi qui m’a ouvert des portes
Dont j’ignorais l’existence même
Comment pourrais-je ne pas t’aimer
Toi qui m’a guidé par-delà
Monts et par vaux dans ce voyage
De ceux dont on ne revient pas
Comment pourrais-je ne pas t’aimer
Toi qui a su être mon ailier
Qui au milieu de la cohorte
M’a suivi parmi les nuées
Comment pourrais-je ne pas t’aimer
Toi qui étais autre moi-même
De l’écume de nos amours
Nous devrions garder la crème
Comment pourrais-je ne pas aimer
Chacun de vous et plus encore
Ces liens-là ne disparaissent pas
Ces liens comptent parmi les plus forts
Comment pourrais-je ne pas aimer
Ce qui me restera de vous
Et la confiance, si fragile…
Et la chaleur sur mes joues.
janvier 2013
Sans titre
Revoir mon jugement.
Je ne mourrais ni étouffée, ni dans un incendie, ni même de nuit, écrasée par une voiture lancée à pleine vitesse.
Je mourrais peut-être de nostalgie.
Je ne sais pas encore très bien comment on meurt de nostalgie. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui en soit mort. À part, sans doute, le petit prince…plus sûrement que du venin du serpent. À moins que ce ne soit moi seule qui m’en consume en lisant son histoire.
C’est une sorte de maladie insidieuse. Je crois qu’elle vous emporte petit à petit, sans qu’on s’en rende bien compte.
De minuscules morceaux d’âme s’échappent, pour
chaque livre un peu trop triste
chaque silhouette d’arbre nu qui se découpe sur les ciels froids et purs de l’hiver
chaque chanson mélancolique
chaque caresse du vent
chaque (ré)volte passée, et chaque (ré)volte à venir
chaque trace de beauté
chaque instant de poésie
pour l’éphémère qui est partout.
Cette douceur-douleur (ou est-ce l’inverse) m’éparpillera au mille vents pour ne laisser qu’une coquille vide.
Merci pour les poèmes
Merci pour les poèmes,
Pour l’émotion pure,
Pour ce que ta voix sème,
Me révèle comme fêlures.
Vivent dans ma mémoire
Quelques instants de grâce
Aux reflets de la moire ;
Jamais ils ne s’effacent.
Souvenirs précieux
Qui parfois me rappellent
Tu n’es pas éternelle,
Ici sont tes cieux.
Je suis touchée à l’âme
Toi, moi, la poésie,
Qui portera le blâme ?
Peut-être est-ce Lucy.
Je suis touchée au cœur,
Et si c’est sans rancœur
– Mais pas sans amertume –
Que je glisse, posthume,
Pour l’amour qui n’est pas,
Un soupir qui soulage,
Oserais-je dire, tout bas :
J’ai fait un beau voyage…