sans titre

ne me donne pas de terre
je n’veux pas m’enraciner
à tes côtés

ne me donne pas de terre
je ne saurais quoi en faire
ni comment m’en dépêtrer

ne me donne pas de terre
pas de fausse stabilité
l’illusion d’être arrivée
que tes tremblements de terre
finiraient par dévoiler
me laissant comme un fruit vert
rêvant sa maturité

ne me donne pas de terre
je suis bien trop occupée
à chercher

celle de mon corps vivant
celle qui pulse à chaque instant
quand je suis ce que je sens

la promesse à mon doigt
la seule qui sera ma loi
c’est à moi que je suis fidèle

mon existence,
c’est à moi d’en porter le poids
acte de foi,
je me fais confiance

île volante,
terre mobile
je serais mon propre foyer
l’endroit où toujours retourner
ma terre d’accueil

2017, juin

Je ris, souris, m’allonge sur le canapé terrassée avant de reprendre mon clavier. Mon bas-ventre est le centre de lents mouvement souterrains qui rappellent à ma gorge une remontée d’acide. Cette même chaleur, la substance qui t’entraîne à l’intérieur de toi.

Il pleut à grosses gouttes et je me raconte des histoires sur les correspondances entre mon état interne et la météo. Ça y est, le ciel a crevé, et je suis dans la phase de redescente de ce long trip qui a commencé un jour de fièvre mercredi dernier. C’est normal, Alienne, l’intensité émotionnelle n’est pas exponentielle, et il fallait bien redescendre un jour, prendre le temps de se reposer. Enlever les voilages colorés. Ça m’a rendue un peu triste. On les remettra bientôt, je sais. J’ai envie d’être dans une immense véranda et de m’allonger sur le sol pour écouter la pluie tout l’après-midi. Réveillée vers midi avec une sensation de gueule de bois, j’émerge doucement. Moins fébrile, moins pleinement joyeuse, peut-être vais-je réussir à écrire cet article que je laisse traîner depuis un mois.

J’ai vécu un long mois pendant lequel j’ai pu rêver que je ne connaîtrais plus l’angoisse : plongée dans un état, il est si facile d’oublier qu’il existe autre chose. Depuis quelques jours, l’amie fidèle est revenue, avec deux pics. Je ne maîtrise pas le flux et le reflux. Mon premier bad trip m’a pris par surprise : je ne le croyais pas possible. Le soleil me procure l’effet apaisant d’un câlin. Je n’ai pas réussi à faire de la méditation une pratique régulière. Je ne suis pas une personne persévérante. J’ai peu de discipline. En une semaine, j’ai volé trois articles en supermarché. Chaque fois a été spontanée, mais je m’interroge sur cette récurrence. Ma poésie ne dit pas toujours la vérité, mais au moins mon espoir de la vérité. I’m still not as strong on my own as I’d like to be. Je switche fréquemment en anglais dans ma tête, et parfois à l’oral. J’ai souvent peur qu’on me juge pour ça, qu’on pense que je le fais pour renvoyer quelque chose, alors que je dis simplement les mots tels qu’ils viennent. Que m’avait-elle, dit, l’été dernier ? La possibilité de trouver une sécurité, mais pas de véritable stabilité intérieure. Tout de même, il me semble qu’un équilibre externe m’aiderait à trouver son miroir interne. J’ai peur de perdre celui que j’avais trouvé et qui me convenait si bien.

J’aime chercher le petit animal sauvage qui est caché derrière la façade. Trouver mes semblables.

sans titre

Laisse-moi te donner
De mon feu follet
Fol et vagabond
Comme mes baisers
Qui dans ton cou font des bonds
Laisse-moi te donner du feu
Du feu qui enfle et qui palpite
Du feu qui accélère le rythme
D’un pauvre coeur ou d’une bite
Qui ne sait plus bien où elle est
Laisse-moi te donner du feu
Celui qui croit tard dans la nuit
Jusqu’à ce que l’aurore l’ait réduit
En cendres,
Jusqu’à la prochaine nuit
Laisse-moi te donner du feu
Celui de la braise de mes yeux
Celui pour qui tu soupires d’aise
Viens voir mon côté audacieux
Laisse-moi te donner du feu,
Celui qui nous monte à la tête
Plonge dans une confusion muette
Et laisse de côté l’intellect
Pour éclairer nos corps radieux
Laisse-moi te donner du feu
De mon feu qui mène à la transe,
Mon feu pour attiser le tien
Du feu du feu qui crée le lien
dans une danse orangée
incantation silencieuse
sur mon corps brûlant dessinée
Laisse-moi te donner du feu
Mon feu comme un secret honteux
Mon feu souvent gardé en cage
Laisse-toi voir mon côté sauvage
Que tu n’as aperçu qu’un peu
Mais dont tu soupçonnes davantage
Quand c’est te mordre que je veux
Quand c’est me battre mon enjeu
Savoir qui aura l’avantage
Laisse-moi te donner du feu
Du feu qui réchauffe ou qui brûle
Du feu pour sécher ton chagrin
Rayon d’soleil ou canicule
Un feu qui jamais ne s’éteint.

L’intensité de mes flammes n’est pas une promesse
Si, quand je donne du feu, je suis toujours sincère,
Prend garde, au sabbat des sorcières,
À ne pas te brûler les fesses

sans titre

Mon feu s’allume avec le jeu
avec la malice dans nos yeux
quand tu feins d’hésiter vouloir
mais que ton air jubilatoire
trahit ton désir silencieux
quand nos corps brûlent de recevoir
autant qu’ils brûlent de donner
quand je veux mordre et embrasser
quand tu veux tordre et cajoler
Mon feu s’embrase avec l’enjeu,
la lutte : qui sera victorieux ?
Mais nos désirs équilibristes
souhaitent qu’aucun ne l’emporte
afin de ne jamais prendre le risque
que le feu devienne lettre morte
Viens, brouillons nos identités
comme brouillon d’un nouveau monde
qu’il nous appartient d’inventer
et nos amours vagabondes
ne trouveront pas à se lasser.
Nous ne perdrons jamais le feu
s’il est facile à raviver
En se perdant se déployer
en se cachant se retrouver
je te donnerai de nouveaux noms
de nouvelles manières d’exister
le possible à portée de main
prend donc la mienne et allons jouer
choisis ton costume de demain
ce dont tu as toujours rêvé
ou auquel tu viens de songer
et je saurais improviser
l’impossible je le défie
et mon feu sera infini
(comme semble toujours l’être la nuit
quand il est tout juste Minuit).

sans titre

Je me sens air-feu aujourd’hui
Je crois que ton feu m’a nourrie
Le souffle brûlant dont tu joues
ravive le brasier qu’est mon cou
pimenté de tes belles morsures
Comme elles me donnent fière allure !
Ta voix feutrée dans mon oreille
Ah, que je feule sans pareil
quand de mon subspace je m’éveille
je rêvais d’un collier de feu
Qu’on ne m’aurait donné bien sûr
Qu’après une lancinante torture
qui aurait duré très longtemps
Faite de fessées de griffures
et autres dangereuses fioritures
Qui me rappelleront mon tourment
Quand, loin, ton feu est mon absent

sans titre

Je ne sais pas donner de l’eau
Viens donc la prendre
L’eau de ma bouche ouverte
L’eau de mon sexe humide de tes mots
Je ne sais pas donner de l’eau
Seulement devenir-eau
toute entière
Bain bouillonnant, sans frontières,
je me liquéfie sous tes doigts
En moi tu n’auras jamais froid,
je ne suis pas une eau qui dort
Rien ne saurait me retenir quand je déborde
pas même des cordes
Je deviens alors fontaine
et je sais donner de l’eau

sans titre

Laisse-moi te donner de l’air
Brise ou tempête, ce que tu souhaites
Je sais être si calme, jusqu’à paraître
Disparaître
Laisse-moi te donner de l’air
Joueuse, je virevolte
t’échappe quand tu crois me saisir
Quand tu m’oublies tu me respires
Mon odeur pas si volatile
Incrustée dans tes narines
Au jeu du chat et de la souris, je serais l’oiseau
Curiosité infinie
et possession éphémère
Laisse moi te donner de l’air
Pour alimenter, perpétuel,
Le mouvement du désir

2017, mai

J’ai ressenti la peur de devenir folle et de perdre ce qui constituait mon identité. J’ai envie d’écrire et de créer de tant d’autres manières, et il y a encore tant d’obstacles en moi à surmonter pour le faire librement. J’ai plus peur qu’avant mais je suis aussi plus forte. Je vis en colocation depuis deux mois et j’en suis ravie chaque jour qui passe. J’ai parfois envie de pleurer de joie de me sentir si bien chez moi, et en si bonne compagnie. Je me presse moins qu’avant, commence à apprendre qu’arriver en retard ne fera pas de moi quelqu’une de moins aimable. Je commence à comprendre à quel point colère et haine ont été jusque là constitutives de ma personne : je travaille à une reconfiguration plus épanouissante. Je tente de contenir ma violence pour la remplacer par une saine agressivité. Le tourbillon de potentiels m’étourdit, tout comme la crainte de ne jamais réussir à me sentir vraiment capable. J’ai l’impression que je pourrais apprendre toute ma vie sans jamais me sentir prête à. Mais j’ai récemment réussi à tuer une terrible scutigère par moi-même. J’ai décidé de ne plus dévaloriser ma parole quand je suis interrompue, mais de la reprendre. J’ai décidé de réagir autant que possible quand d’autres sont interrompu.e.s devant moi. J’ai la certitude que rien ni personne – pas même moi – ne pourra m’anéantir tout à fait. Ça n’a pas toujours été le cas. La capacité à être en mouvement est une des choses qui m’attire le plus. J’ai un grand désir des vacances à venir qui me promettent enfin une disponibilité mentale qui me manque depuis longtemps.

J’écris dans ma tête avant de m’endormir et en marchant dans la rue. S’y trouvent des brouillons par milliers, qui ressemblent souvent à des lettres. Je sais qu’il y a des choses que je ressasserais jusqu’à ce que je les aies écrites. L’affiche d’Alien covenant surmontée du drapeau européen est ce qui m’a donné le sentiment le plus étrange de la journée. Jusqu’à récemment, je ne me prenais pas au sérieux, et je me suis rendue compte que c’était grave. Me prendre au sérieux, ça veut dire reconnaître mes besoins, mes désirs et accepter ce qu’ils veulent dire de moi. Ça veut dire que mes limites sont valables et que je mérite de me donner de l’importance. J’ai longtemps critiqué le besoin de reconnaissance des autres parce que j’avais trop peur de regarder le mien en face. Comme si c’était sale. J’ai le droit. D’avoir envie que ce que je fais soit valorisé, pris en compte. De vouloir être regardée. De me sentir exister comme je veux. J’ai le droit. La pensée du jugement parce que j’aurais écrit deux fois ici en quelques heures m’a traversée. Je travaille à n’en avoir rien à foutre. Je travaille à me laisser danser et chanter dans la rue quand j’en ai envie. Je travaille à ne plus avoir la mâchoire crispée de peur d’être décevante. « Taking no more bullshit » sera mon slogan interne des temps à venir. Je ne me laisserai plus jamais enfermer. J’aimerai pouvoir me montrer entièrement aux êtres humain·e·s que j’aime, avoir quelque chose à brandir au creux de ma main et dire « ceci est qui je suis, en cet instant présent, et c’est précieux ». Comme c’est impossible, à la place, je fais semblant qu’on peut combler le gouffre de la solitude existentielle en écrivant des autoportraits.

Je ne ressens presque plus de stress pour les examens. Ça ne m’intéresse plus de fournir du très bon travail en réponse à des contraintes que je ne me suis pas choisies moi-même. Good enough, ça suffira. Mon énergie, j’ai envie de la mettre ailleurs que dans la copie parfaite. La perfection, c’est l’arrêt du mouvement, la mort donc, et je n’en veux pas. J’ai changé. Aujourd’hui j’ai inventé des trucs pour un partiel afin d’être en capacité de répondre. J’ai été stupéfaite et joyeuse d’avoir cette idée qui ne me ressemble pas. Je ne cherche pas à plaire à tout le monde. En ce moment, je n’aime pas du tout la façon dont mes cheveux encadrent mon visage. C’est un choix. Celui de la repousse pénible en miroir de la reconstruction intérieure. Je me laisse en jachère. Je l’accepte parce que je sais qu’il me sera facile de me trouver à nouveau jolie. Ce n’est pas un réel enjeu. Il y aura bien d’autres cycles de coupes et de repousse. J’ai hâte d’avoir cette longueur qui pique un peu sous les doigts tout en étant si agréable à l’arrière ou sur le côté du crâne. Je me libérerais peut-être entre le Mexique des années 30 et la danse contemporaine.

Sur les cartes postales de quand j’étais petite, on signait “la famille Toocouleurs”, et on était pas vraiment de toutes les couleurs mais on en avait au moins trois, voire quatre, ce qui est déjà pas mal. J’ai été élevée par un homme noir avec de longues locks qui chantait dans un groupe de reggae, le tout dans un département campagnard très à droite. Très à droite ça veut dire que ça votait pas mal FN dans les petits villages, encore plus maintenant, et pourtant j’ai pas un seul souvenir d’agression avec mon papa noir. J’ai pas l’impression de l’avoir trahi en m’abstenant dimanche parce que je sais que lui non plus n’allait pas faire semblant de croire que Macron allait sauver qui que ce soit. On s’est appelés et on a parlé de la recette de la sauce aux épinards et au beurre de cacahuète à la place. Par contre je me suis sentie trahie par les gens de gauche qui ont voté Macron au premier tour soit disant pour faire rempart, je me suis sentie trahie par les gens qui prennent pour prétexte de protéger les minorités alors qu’ielles protègent surtout des intérêts de classe. Je me suis souvent sentie trahie par les adultes, y a pas de raison que j’arrête d’être déçue. Peut-être que je me sentirais enfin adulte quand je me serais trahie moi-même. J’écris ça parce que ça sonne bien, mais évidemment c’est déjà arrivé. Je trouve ça pas marrant de penser que si l’Ile de France vote pas trop FN, c’est pourtant bien là qu’on trouve, curieusement, un max de violences racistes exercées par cet état républicain barrage à la haine par l’intermédiaire de son bras armé qui vote à moitié pour elle (la haine). Violences du dernier quinquennat, violences de dimanche soir à Ménilmontant, elle est où la ligne où commence et où s’arrête la barbarie, s’il-te-plaît, parce que j’arrive pas à la trouver cette merveilleuse civilisation républicaine si différente de ceux qui sont des ennemis et pas des adversaires, faut pas confondre ? J’aime beaucoup l’humour absurde mais pourtant je ne peux pas rire de ça. J’étale mon fromage sur mon pain, parce que j’ai appris comme ça, parce que le pain ça remplit le ventre et que le fromage c’est cher. Je met les couverts « à l’envers » et je lèche mon assiette après la soupe puis je la retourne pour le dessert comme ça ça fait moins de vaisselle. J’ai surtout connu le système D et aujourd’hui, j’ai encore un peu honte quand j’achète quelque chose de neuf et de cher. Si j’aime autant les friperies, c’est sans doute parce que c’est devenu ma façon d’intégrer cette valeur parentale en me faisant croire que je m’habille vintage. Je n’ai jamais imaginé que je pourrais un jour vraiment “avoir de l’argent”, je ne m’imagine qu’un destin de galérienne, et bien sûr sans retraite. Je ne crois plus à aucun rêve médiatique ou d’État et je crois qu’on est beaucoup dans ce cas avec des rêves qui débordent les cases. Perdre ces espoirs-là, je me dis, c’est peut-être retrouver sa capacité d’agir ici et maintenant pour des rêves à portée de mains. J’ai tellement d’impuissance acquise à faire sortir de mon système. Je déteste les tropes de la manic pixie dream girl et de born sexy yesterday, je déteste que ça m’envoie comme message qu’on en a rien à battre que je sois une partenaire intellectuellement à la hauteur tant que je suis bonne et fascinée et je les déteste d’autant plus que je sais qu’il y a encore en moi, dans un coin, cette croyance enracinée qu’il faudrait que je sois gaie en permanence, éthérée, admirative et mince pour plaire vraiment à des hommes. Je suis fatiguée d’avoir si souvent en face de moi des hommes qui me parlent comme s’ils m’apprenaient la vie sans prendre le temps de vérifier mon degré de connaissance sur le sujet en question. Parfois je me dis que je finirais ma vie dans une communauté lesbo-queer séparatiste, mais je ne suis pas encore assez fatiguée pour ça et il y a des gentes qui me donnent de l’espoir. Heureusement que je ne suis pas seulement attirée par les hommes sinon je crois que je leur en voudrais plus. Je pourrais écrire pendant des heures juste pour ne pas travailler et ça me fait penser à Lucie.

Quand je me tiens debout devant un grand groupe, je ressens une intense fragilité, comme si la ligne interne qui me fait me tenir droite allait se briser et m’exploser en morceaux d’un coup net. Je ne sais pas quoi faire de mes bras dans ce moments-là. Je déteste avoir à faire semblant de quoi que ce soit, mais ça m’arrive quand même. Le concept de nudité fait écho en moi et j’aurais envie de pouvoir explorer toute la vulnérabilité et toute la force qu’il contient. J’ai envie de faire des photos nue depuis des années. J’ai eu envie de faire du porno. J’ai pensé à me prostituer plusieurs fois. Je crois au mot juste. Les mots m’excitent parfois d’une manière étrange, les mots en eux-même, et je ne parle pas de mots à connotation sexuelle. Je visualise très peu quand je lis, je ressens les mots.

Ces derniers jours, j’évolue dans l’air en flottant, avec autant de plaisir que s’il s’agissait d’eau, et le même sentiment de sécurité enveloppante . Des vagues qui partent à la fois de mon ventre et de ma poitrine ne cessent de me soulever doucement et m’étourdissent du bonheur d’être là et de ce qu’est ma vie. Je me sens habitée d’un amour très large des choses et des êtres qui sont dans ma bulle : mes ami·e·s, une chanson, les salades ou les voilages dans ma cour, je ne sens pas tant de hiérarchie dans ce que ça provoque chez moi – j’espère que ça ne vexera personne. Ce week-end, j’ai été par instants si heureuse que je ne savais que faire de toutes ces sensations. Soupirer d’aise pour évacuer un peu, c’est drôle comme ça peut prendre autant de place que des émotions négatives, la joie. Je n’ai pas publié mon précédent autoportrait qui date d’il y a trois semaines, mais j’ai envie de le faire à la suite de celui-là. Je crois que je n’ai pas été dans un tel état de bien-être dans la durée depuis trop longtemps pour pouvoir dater. J’ai fait plusieurs déclarations d’amour-d’attirance-peu importe le mot, en une semaine, sans y placer d’enjeux énormes ou de pression. J’apprends peut-être à aimer tranquillement. Je n’y arriverai sans doute pleinement que le jour où je serais débarrassée de la culpabilité qui rôde, de cette peur d’avoir fait une faute dont je n’aurais pas conscience dès que quelqu’un·e que j’aime semble aller mal.