Quatrains pour Saturne

Tu m’as mise face à moi-même,
Rien n’aurait pu plus me changer,
Les mots, les concepts que tu sèmes
M’aident à regarder sans danger.

Si je renais avec l’hiver,
C’est que j’y gagne l’obscurité,
L’ambivalence n’est pas amère
Quand on y trouve sa liberté.

De l’autre côté du miroir
Survivait la part rejetée,
J’t’ai vu traverser sans y croire
Mais elle aussi, tu l’as aimée.

Depuis j’apprends à être fière
De moi, de toi, de notre lien.
L’ombre acceptée devient lumière,
Je ne me sens plus seule ni alien.

2017, novembre

C’était tout à l’heure que j’avais envie d’écrire. J’attends cet appareil qui permettra de tirer les mots directement de l’intérieur de mon crâne, comme les fils de souvenirs qu’on met dans une pensine. Je patauge, quel marasme. Renoncer à la prétention de tout comprendre. Renoncer à l’idée que tout puisse avoir un sens, ou du moins, de pouvoir donner un sens à toute chose. Peur, peur devant l’impuissance finale de mon intellect, les frontières infranchissables et mes propres incapacités. J’ai été renvoyée à mes limites – ou à leur absence, je ne sais plus ce qu’il faudrait dire, tout est confus – avec une violence que je ne pouvais imaginer. Comment accepter que je ne suis “que ça”, comment accepter que je peux faire de mon mieux sans pour autant réussir à atteindre l’idéal. Lourdeur de la tristesse qui incite le corps à se rouler en boule. Je souhaite hiberner. Pas de nouvelles rencontres jusqu’au printemps, s’il-vous-plaît, j’ai bien assez à faire, bien assez à affronter. Affronter. J’aimerai pourtant pouvoir choisir autre chose que la posture défensive du combat, un autre rapport au monde, moins de peur, m’échapper de l’adolescente que je n’arrive pas à cesser d’être et pour qui les adultes sont au pire des menaces, au mieux des déceptions. Je ne sais pas comment faire, j’ai envie de ruer dans mon cerveau, de provoquer un branle-bas, allez, on réorganise tout là dedans, on change de structure, et plus vite que ça !

La repousse intérieure est terminée ; grâce à la transe-formation, la période de renaissance est ouverte et voilà qu’il est temps de couper à nouveau mes cheveux court court court. Dans une société qui en manque, je contribuerai à ramener du rituel, du symbolique. Ma façon privilégiée de transmettre des apprentissages, c’est de faire vivre des expériences aux gens. Je suis une personne synthétique, faire l’effort de déployer ma pensée m’ennuie souvent. Je vais enfin dire à mes parents ce qui est resté bloqué si longtemps en moi. Vivre est une décision, une promesse à moi-même qui n’avait rien d’une évidence. Je me dois la vie, merci. J’ai un besoin urgent d’apprendre à échouer, à faire des choses ridicules et médiocres sans le vivre comme un risque de destruction de mon identité : il est un peu tard pour commencer, mais pas trop tard. Je suis en train de renoncer à être parfaite, c’est affreusement difficile. Repousser la juge en moi, créer un appel d’air. Ma crainte d’être perçue comme inintéressante m’inhibe au point de m’empêcher souvent de faire des propositions dans mes interactions avec les autres. Mon intuition est une forme de puissance à laquelle je fais de plus en plus confiance. Je n’ai constaté que récemment à quel point j’avais peur ; plonger dans les abysses de ma terreur m’a ouvert une possibilité de guérison. Je ne suis plus seule. Je sais désormais dire : « je suis fière de toi », sans le vivre comme une phrase paternaliste et je couve en moi cette fierté comme un trésor en attendant qu’il soit le moment pour elle d’éclore. Plus de puissance signifie plus de joie. J’aime.

Basique : féminisme 101

Ok, j’ai piqué le morceau d’Orel pour rester simple
Parce que j’vais dire des trucs simples
Parce que comme Jon Snow vous savez rien
Okay, simple, basique
Basique, okay

Y a pas de complot féministe, on veut juste que l’autre moitié de l’humanité vive mieux (simple)
Apprenez à écouter et à la fermer avant de venir écrire des commentaires odieux (basique)
Si vous dites souvent qu’vous avez pas d’problème avec les meufs, vous en avez un (simple)
Essayez pas de toucher les personnes qu’vous connaissez pas bien (basique)
Quand vous dites “pas tous les hommes” on coche une case sur notre bingo (simple)
Vous croyez que vous avez des principes mais nous les nice guys on trouve plus ça rigolo (basique)
Qu’on soit habillées ou à poil, le consentement a son importance (simple)
On peut pas reconnaître les violeurs, ouais, on se méfie des apparences (basique)

Basique, simple, simple, basique
Basique, simple, simple, basique
Vous n’avez pas les bases, vous n’avez pas les bases
Vous n’avez pas les bases, vous n’avez pas les bases

Si une meuf raconte son histoire, partez du principe que c’est vrai (simple)
Bien sûr qu’on est énervées d’être depuis gamines sans cesse agressées (basique)
Ouais ça va continuer jusqu’à ce que vous cessiez d’être sexistes (simple)
Les mecs laissez tomber vous rentrerez pas dans les réunions non-mixte (basique)
Les hommes possèdent 80% des propriétés foncières du globe (simple)
Vous s’rez toujours privilégiés même si vous faites des efforts (basique)
Si vous avez si peur des dénonciations abusives, c’est parce que, souvent, l’problème, c’est vous (simple)
J’attends qu’on vienne me dire que j’ai été agressive, que je dessers ma cause, que c’est fou (cliché)

Basique, simple, simple, basique
Basique, simple, simple, basique
Basique, simple, simple, basique
Basique, simple, simple, basique
Vous n’avez pas les bases
Vous n’avez pas les bases
Vous n’avez pas les bases
Vous n’avez pas les bases

sans titre

Je trouverai ton eau, c’est un serment muet,
je sais bien qu’il existe ce ruisseau fluet.
L’entrée n’est pas scellée, simplement inconnue,
je saurai explorer si tu te mets à nu !
Créature marine, deviendrai-je pour t’atteindre,
tu apprendras bientôt à écouter sans craindre
tous les mots que te souffle en surface ta peau
ainsi que des abysses de ton bassin l’écho,
les profondeurs passives de ton désir ondin
qui te fera gémir à la pensée qu’enfin
je te pénètre.

Complainte des enfants perdus

on aurait pu faire de grandes choses ensemble
au lieu de nous consoler d’être
mais pour faire de grandes choses il faut de grandes personnes
personnes que nous ne serons jamais
nous ne serons jamais personne
car personne n’a voulu de nous

enfants apeurés
idée de révolte adolescente abandonnée
grandir n’est pas une option
on fuit la confrontation
on préfère s’oublier
dans la douce danse de nos histoires préférées
viens, on dirait qu’on échappe à la tyrannie de la réalité
qu’on serait dans un endroit où tout ce qu’on créé devient vrai
notre pays imaginaire
n’est-ce pas mieux qu’un père et une mère
notre terre d’accueil un foyer
ici on est bien protégés
ici demain est comme hier et pourtant toujours différent
s’il n’y avait le crocodile on pourrait oublier le temps

Comment rester au pays
quand malgré nous on a grandit
quand on ne voit plus vraiment une maman en Wendy
on a perdu cette ignorance cette innocence
plus le droit désormais à ces contes sans nuances
Quand on regarde à travers les yeux des grandes personnes
et leurs savoirs figés
le pays imaginaire n’est plus drôle du tout
la menace est partout
y compris chez les fées
D’autres enfants viendront nous remplacer,
le dernier refuge est tombé :
on ne peut plus croire que Peter vaille mieux que Capitaine Crochet

nous qui n’avons réussi
ni à rester enfant
ni à devenir de grandes personnes
on se sent insignifiant comme personne
noyés dans le vide de nos intérieurs
qui a englouti nos fragiles radeaux
ohé du bateau ! Qui viendra nous repêcher,
nous les adultes empêchés
qui nous noyons dans un verre d’eau
ohé ! Nous sommes inadaptés
et nous tenons à l’être.
Qu’avons-nous comme avenir ?
Nous jeter par la fenêtre
en rêvant d’être sauvés
par la poudre de Clochette.

2017, septembre

On m’a écrit un jour dans un poème que je portais la responsabilité de la joie. Une autre personne, un autre jour, m’a asséné par mail que je faisais partie de ces gens qui peuvent changer le monde. On m’a aussi dit que j’avais en moi quelque chose de précieux. Selon les jours, ces phrases m’écrasent ou me tirent vers le haut. J’ai parfois envie d’abandonner, de dire : “vous êtes folles et fous, vous vous trompez, c’est trop lourd, trop dur, je ne sais rien faire de mes dix doigts, je n’ose pas, pas l’énergie pour construire quoi que ce soit”. D’autres fois, je suis le tourbillon de tous les possibles, j’ai envie de tout faire et de tout être. La dépression et sa prévalence dans mon entourage me questionne de plus en plus. Je vais faire ce que je fais de mieux : lire sur le sujet, écrire, peut-être, et serrer mes ami.e.s dans mes bras chaque fois qu’ielles m’en donneront l’occasion. Je recommence doucement à fumer à peine plus que je ne le souhaiterais, tant pis, à chaque moment sa peine, je fais les efforts que je peux, ils sont mouvants : la quantité de cuillères est limitée. J’aurais envie de pouvoir prendre un peu de la souffrance des gens pour les alléger, mais je n’accepterai pas moi-même de donner de la mienne si je le pouvais. Quand il est question de bricolage, je me sens bête, désemparée, presque paralysée. Je suis écartelée entre mon envie d’être efficace et productive et ma critique de l’obligation à l’efficacité et à la productivité. J’ai récemment fait l’expérience, grâce au GN, d’un sentiment de légitimité à exister qui ne souffrait pas de remise en question. Ces vacances m’ont apporté un visage de bronze et plus de magie que je ne l’avais rêvé. La magie, c’est simplement s’accorder un supplément de sens. Quelle incroyable récolte d’identités plurielles. J’ai donné et reçu. Les traces éphémères de la transe sur nos corps me resteront longtemps en mémoire. Quel soulagement que la compréhension. Je sais désormais comment je change le monde.

Je suis speed. La vitesse coule dans mes veines, je suis passée en mode hautement fonctionnelle. Une fois la motivation trouvée, abattre le plus de travail le plus vite possible. Listes, minuscules inscriptions avec alignement de cases à cocher. Tac, tac, tac, une croix et puis une autre. J’ai ma liste d’objectifs, me voilà en mode gamiste, il s’agit d’en faire le plus possible, profiter de l’énergie du moment dans la peur de son absence prochaine, maximiser le rendement, la machine s’emballe, remplir des papiers, aller à la poste, allez, allez, toutes les tâches sur le même plan, courses et écriture, allez, allez, peut-être qu’un jour, il n’y aura plus de petites croix à cocher, allez, allez, peut-être qu’un jour la Tranquillité sera à ta portée. Conscience de l’illusion, puisque c’est moi qui décide du nombre de cases à cocher sur ces post-its, mais je n’arrive pas à ralentir le mouvement interne. Épuisée mais pressée, sans doute stressée. J’ai envie de taper un sprint, de soulever mes haltères jusqu’à m’effondrer, d’être très musclée là tout de suite maintenant, quel supplice que l’attente, je voudrais la certitude de ma force et je ne suis pas patiente ! Rappel somatique à défaut d’autre chose, tendinite au poignet qui point, il est temps d’être raisonnable et de se couler une douce fin d’après-midi enveloppée de fumée.

Après des années de frustration, j’ai finalement appris à voler en rêve. Je suis une sorcière désormais. Ma bulle d’énergie protectrice est fonctionnelle. Je ne m’attendais cependant pas à ce qu’elle soit rose. Être une chenille n’est pas une contrainte, quand le pouvoir de métamorphose est infini. Je me suis faite oiseau de mer, papillon et dauphin. La roquette sauvage m’inspire beaucoup de tendresse. Je me demande si souvent, la tension que je ressens n’est pas au final de la simple tension sexuelle camouflée (j’avais écris textuelle). J’oublie de respirer dès que les émotions deviennent un peu trop fortes. Je devrais penser plus souvent à l’auto-hypnose pour me dénouer. J’ai renforcé les mots magiques.

Les enfants de septembre

nous sommes les enfants de septembre
qui contestent la fin de l’été
continuons à nous amuser
nous n’avons pas de comptes à rendre
l’automne n’a rien à nous apprendre
il n’y aura pas de rentrée
refusons d’en être l’antichambre
pour nous ni cartables ni dictées
au bureau pas pieds et poings liés
le monde est notre cour de récré
personne pour interdire l’accès
comptons nos membres :
tou·te·s ont la clef !
une clef qui est dans la tête
et ouvre sur tous les jours de fête
où il nous plaira d’aller jouer
Dans une cabane de couette
à nous les batailles d’oreiller
en riposte même novembre
ne saurait sonner la défaite
car nous portons en nous l’été

Aux étoiles qui s’ignorent

J’ai essayé d’écrire à la deuxième personne du singulier
Devinez quoi ? C’était raté.
Petit rappel de mon sujet ? Ah, oui : assumer.

par peur d’affronter le monde je me suis longtemps planquée
terrifiée à la simple idée de me tenir sur mes deux pieds
je ne me savais pas étoile, je me croyais plutôt poussière
et j’me suis cherchée un soleil pour me nourrir de sa lumière
J’espérais que par ricochet, moi j’profiterais des rayons
à défaut de briller soi-même, y a la magie d’la réfraction
je pouvais me faire transparente : parfait milieu d’propagation
le plan optimal pour grandir sous protection

juqu’à aviser un résultat à des années-lumières
l’hiver venu j’me suis retrouvée dans son ombre
ma cachette confortable dev’nue une prison sombre
quand un soleil se révèle lampadaire
parent-ogre plutôt que mère nourricière
on en voit plus clairement les effets délétères
bénéfices éphémères, manque de vitamine D,
un bien-être précaire, une estime lézardée
un bouclier qui contraint plus qu’il ne protège
bouclée, liée, j’avais été mauvaise stratège
attraction du néon
pour insectes éblouis
élisant comme des cons
une lumière qui leur nuit
je ne me suis pas cramée les ailes :
je ne savais pas encore voler
j’ai tant lutté pour retrouver mon orbite
refuser l’attraction qui dans ma chair était inscrite
les soleils-imposteurs n’aiment pas trop qu’on les quitte
je n’aimais pas trop me sentir écrasée : on est quitte

il a m’a fallu faire du chemin
pas tout à fait dans le noir mais
sous le clair-obscur des espaces de passages
accepter qu’on ne me tienne plus par la main
apprendre à demander
apprendre à reconnaître ce que je voulais
y compris être citée, reconnue, regardée

j’ai conspué chez les autres, ce besoin de reconnaissance
qui étais là dans mon ventre sans pouvoir prendre naissance
il est temps de faire face à la boite noire, ma part d’ombre rejetée :
on ne change que ce qu’on a commencé par accepter

le droit d’exister, ça ne se demande pas
personne d’autre que moi pour m’ouvrir la voie
je suis mon centre de gravité
j’émet ma propre lumière
il y a de quoi être fière
je peux marcher sans tomber

les étoiles brillent dans les yeux de celleux qui les regardent
alors j’accepte d’être regardée, me voilà, monde, prend garde

Serpent

J’accepte le serpent que tu m’as empêchée d’être
Je remonte le temps, ça va être ta fête,
tu m’as voulue méchante, bien, laisse-moi te prouver
à quel point tu dis vrai, je vais me dé-chaîner

oui je suis le serpent élevé en ton sein
celle qui mord la bonne âme qui lui tendait la main
tu n’as pas su trier de l’ivraie, le bon grain
mais tu m’as tout appris, c’était pas très malin
la douceur des filles sages, je sais n’est bonne à rien
désormais, agressée, je répand mon venin
pour te paralyser, toi et les tiens

t’as plus le monopole de l’agressivité
ce que tu craignais tant, le voilà arrivé
imagine qu’enserrée tu es devenue ma proie
sens-tu, toi aussi, la crainte de faire un faux pas ?
Je m’en vais t’étouffer comme tu l’as fait avec moi.
Pas de privilégié au royaume des couleuvres
je me la coule douce et t’es que le hors d’oeuvre
avant de t’avaler, tête la première
laisse-moi te rassurer : je boufferai aussi mon père
toi qui avais la preuve que je ne t’avais jamais aimée
sache que t’as pas bon goût et que t’es longue à digérer

ce n’est que post-mortem que j’me risque aux remerciements,
j’aurais crains que tu le prennes comme un assentiment
alors que pour ta tombe, c’est surtout du ciment

j’ai essayé d’être parfaite, pendant dix ans, pour t’donner tort
ne jamais être menaçante, montrer que c’est pas moi le plus fort
j’avais peur de faire mal maintenant je sais que je le peux
mais je choisis de n’pas le faire parce que je crois que c’est le mieux
t’as posé des fondations douteuses pour mon éthique
aujourd’hui libre de toi, je les accepte pour ce qu’elles sont
je leur laisse les obligations, ne choisis que la dynamique

dorénavant je prendrais soin des gens
tout en m’autorisant
la possibilité du devenir-serpent

Désolée de m’être comportée comme une folle quand tu me traitais comme de la merde

Inspiré du titre d’un article en anglais dont mon titre est la traduction littérale.

Désolée, j’ai mis longtemps à apprendre à bien me comporter
Pour faire des excuses correctes et dans les temps, personne
alors que pour la ramener, j’en ai honte, j’étais une vraie championne
Heureusement, je vais pouvoir me racheter, maintenant que je suis bien dressée

Désolée d’avoir insisté quand tu m’as dit que tu ne voulais pas que j’aille à cette soirée
à celle-là non plus, et que mon intérêt pour celle-ci était suspect
il y en avait d’autres c’est vrai, et puis c’est gentil, tu t’inquiétais avant tout pour ma sécurité.
Pardon de ne pas avoir voulu t’accompagner regarder le foot chez tes amis
Quelle bêtise d’avoir oublié que je devais faire passer mes intérêts après tes envies !
Non, je fais preuve de mauvaise foi, c’est du ciment du couple dont il s’agit
– le nécessaire compromis,
j’avais pourtant naïvement cru que c’était moi, qui m’étais adaptée à ta vie.

Quelle erreur ce jour-là !
de ne pas t’avoir immédiatement parlé de ce problème que tu aurais bien mieux géré que moi
comme tout le reste d’ailleurs
– nulle part à la hauteur
Pardon pour ma communication maladroite
je suis désolée de m’être laissée paralysée au fil du temps par la peur que j’avais de toi,
c’était pas sympa
Je suis vraiment désolée pour toutes ces fois où je t’ai agressé de mes larmes
qui te laissaient penser que t’étais un monstre, alors que t’as fait tant d’efforts avec moi,
j’ai manqué de gratitude je crois.
Pardon d’avoir parfois monté le ton quand j’étais en colère
et d’avoir posé des questions quand je n’étais pas d’accord avec ta façon de faire
j’aurais pas dû te forcer à te justifier, et simplement me taire,
c’était révoltant ce manque de confiance
alors que par rapport à moi, tu avais tellement d’eXpérience !

Je me sens bête de pas avoir compris à quel point t’avais raison
dans un couple les disputes c’est banal, c’est la passion
Je me souviens de cette fois où j’ai cherché du soutien en parlant de ta dépression
heureusement que tu as su me faire entendre raison : y a que le silence comme option
J’avais risqué l’impardonnable : te donner en pâtures aux commérages, abimer ta réputation
comme cette fois où j’avais osé vouloir parler en non-mixité de mes difficultés à orgasmer,
un manque de considération pour toi qui fait halluciner.
Pareil, je me dégoute quand je repense que je suis allée discuter avec mes copines en soirée
alors que c’était un énorme manque de respect, ça t’excluait :
j’aurais du rester sagement à tes côtés, t’écouter parler et animer, t’étais si doué.

Pardon de t’avoir imposé tous ces moments où j’allais mal sans trop savoir pourquoi
Heureusement que t’avais la solution, je manquais de sexe, voilà !
Pardon d’avoir balbutié que ce film m’avait donné envie de mourir
C’était violent pour toi et surtout, on ne dit pas ça pour rire,
pardon, c’était pas de ton ressort, tu pouvais plus prendre soin de moi
je comprends que plus tard t’aies eu besoin de me dire
que tu ne pensais pas qu’il était possible que j’aille mieux sans toi
mais tu me le souhaitais quand même, parce que t’es un gentil, un vrai roi.